Au nord de la Norvège Vit un bonhomme de neige. Il n'a pas peur de
fondre, Là-bas, la neige tombe Pendant de très longs mois, Il y fait
toujours froid.
Et le bonhomme de neige, Bien assis sur son siège, Regarde les
flocons Voler en tourbillons.
Sais-tu ce que j'en pense ? Il a bien de la chance Pour un bonhomme de
neige D'habiter la Norvège.
« La neige est un poème.Un poème qui tombe des nuages en
flocons blancs et légers.Ce poème vient de la bouche du ciel, de la
main de Dieu.Il porte un nom. Un nom d’une blancheur éclatante.Neige. »
Maxence Fermine* * *« Sous la neige, la branche est fragile comme le rêve de l’enfance”Alice Pariseau
Quand la neige tombe, Est-ce une colombe Qui secoue au vent Son
plumage blanc ? Ou tout un cortège De blancs perce-neige Qui suit en
dansant Le Prince Charmant ?
Un jour où il neigeait dru, Srulek rendit visite à son ami et voisin qui
était aveugle.
L’aveugle demande à Srulek :
– Dis-moi, elle est comment la
neige ? – La neige, elle est blanche. - Ah, dit l’aveugle.
Après un
moment, il demande encore : - Mais c’est comment, blanche ? - Blanche, dit
Srulek en cherchant ses mots, blanche, c’est comme le lait. - Ah, dit
l’aveugle.
Et un moment plus tard, il demanda : - Le lait, c’est comment
? - Le lait, dit Srulek, c’est comme des oiseaux blancs, sur la rivière, tu
vois, des cygnes… - Ah, dit l’aveugle.
Et un moment plus tard, il demanda
à Srulek : - Dis-moi Srulek, c’est comment un cygne ? - Eh bien, c’est un
grand oiseau, avec de larges ailes, un cou très long et courbé, et un bec comme
ça…
Alors Srulek allongea son bras et courba son poignet pour imiter un
cygne. L’aveugle tendit la main et caressa le bras et la main de Srulek,
lentement, attentivement, avant de dire en souriant : - Ah oui, maintenant,
je vois comment elle est, la neige…
Conte extrait d’un recueil de Jean-Claude Carrière : le cercle des
menteurs
Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Entre l'ancien et le nouveau
Votre lutte à tous les niveaux
De la nôtre est indivisible
Dans les hommes qui font les lois
Si les uns chantent par ma voix
D'autres décrètent par la bible
Le poète a toujours raison
Qui détruit l'ancienne oraison
L'image d'Eve et de la pomme
Face aux vieilles malédictions
Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Pour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du moyen âge
Vos siècles d'infini servage
Pèsent encor lourd sur la terre
Le poète a toujours raison
Qui annonce la floraison
D'autres amours en son royaume
Remet à l'endroit la chanson
Et déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Il faudra réapprendre à vivre
Ensemble écrire un nouveau livre
Redécouvrir tous les possibles
Chaque chose enfin partagée
Tout dans le couple va changer
D'une manière irréversible
Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face aux autres générations
Je déclare avec Aragon La femme est l'avenir de l'homme
Des fleurs qui s'ouvrent en mars, on n'en a que le regard. Mars est fou, mars n'a pas deux jours pareils. Mars est comme la romance, il finit comme il commence. Quand mars se déguise en été, avril prend ses habits fourrés. En mars autant de gelées, en avril autant de poussées. Pluie de mars grandit l'herbette, et souvent annonce disette. Quand en mars il tonne, l'amande est bonne. À mars poudreux, avril pluvieux. Neige de mars brûle le bourgeon.
S'il neige en mars, gare aux vergers. Mars venteux ; vergers pommeux. Brouillard en mars, gelée en mai.